Je suis ta prison: le 8 d’Épées

« On ne peut être à la fois un gardien de prison et un homme évadé »
Pascal Quignard

Je suis ton carcan. Je suis ta prison. Je suis tes chaînes. Je suis cette chose invisible qui te retient en arrière, que te retient dans le connu, que tu ne fais que reproduire, encore, encore.

Je suis l’épée de Damoclès. Je suis au dessus de ta tête, l’ombre portée. Cette sensation de ne pas pouvoir échapper à ce qui te menace. D’intérieur, d’irrémédiablement intérieur.

Je suis la lignée, tes allégeances. Ce fardeau sous lequel tu croules en prétendant t’en foutre. Celui qui te fait revenir encore, encore, encore. Buter au même endroit. Ce point aveugle en toi.

Je suis là pour t’enseigner. Les mains liées. Les yeux bandés. Dans le silence. Au coeur du manque. Au coeur de la peur.

Tu as assez espéré. Que quelqu’un vienne et te délivre. Mais dans ce lieu tu es seule. Irrémédiablement et totalement seule. Et c’est ta chance.

Apprends à rester là. Transpercée d’angoisses. Le coeur perclus. D’anciennes douleurs, prisonnière. Il te reste à tourner tes yeux. Vers l’intérieur.

La clé est à ton cou. Et les réponses: au centre du vide, au coeur de ta poitrine.

Libère-toi. Libère-toi. Libère-toi. Libère-toi de toi-même.

Rien ne te retient. Sinon toi-même. Sinon ta peur.

Je suis le 8 d’Épées. Je suis ta chance.

Tu es libre et tu ne le sais même pas…

« My body is a cage

That keeps me from dancing with the one I love

And my mind holds the key »

 « My body is a cage » Arcade Fire

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